Marges Arides du Croissant fertile

De Archéologie au Proche-Orient
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Mission de prospection géoarchéologique syro-française

Le Croissant fertile dans la région de Hama

Fiche descriptive

  • Localisation: Syrie
  • Cadre institutionnel: CNRS, MAEE, Ifpo et partenariats internationaux
  • Responsables de la mission: B. Geyer, N. Awad et R. Jaubert (pour le contemporain)
  • Résumé:

Le programme vise à comprendre les relations hommes - milieu dans une région située au sud-est d’Alep, où la sécheresse est une contrainte forte. Diverses approches ont été développées : analyse du milieu, prospection archéologique, étude ethnoarchéologique, reconstitution de paléoenvironnements, confrontation de situations actuelles et passées. La prospection (1995-2002, 2006, 2010) a concerné plus de 7000 km2. Le nombre de sites découverts (près de 1000), la répétitivité des types de situations, l’analyse des milieux, permettent d’aborder les problèmes d’occupation du sol et de mise en valeur, tant dans l’espace que dans le temps.

Entre le Croissant fertile, peuplé précocement par des populations sédentaires, et le désert arabique, domaine des pasteurs nomades, s’étend une zone de steppe où ont alterné, depuis une dizaine de millénaires, en fonction des fluctuations climatiques ou des vicissitudes historiques, occupation sédentaire, semi-sédentaire et nomadisme. Dans ce milieu fragile, des vestiges archéologiques témoignent de périodes de peuplement dense, dû à l’expansion des modes de vie sédentaires alors qu’à d’autres époques correspondent des phases de recul qui ont pu aller jusqu'à un retour total à la vie nomade. L’étude est pluridisciplinaire, diachronique, et se réfère à l’état et à la mise en valeur actuels du milieu naturel, ainsi qu’aux traces laissées par son exploitation dans le passé.

Géolocalisation

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L’enjeu scientifique, les moyens

L’homme n’a sans doute pris conscience de son pouvoir sur la nature qu’à partir du Néolithique, lorsque se développèrent les processus de domestication des espèces végétales et animales. Dès lors, la notion d’espace vital acquiert un sens nouveau. Le lieu d’installation doit alors être apte à fournir l’essentiel des besoins, ce qui est rarement le cas en milieu aride. L’adaptation devient une nécessité, l’aménagement une solution. Ce sont les conséquences de ces adaptations, les traces de ces aménagements qui nous renseignent sur « l’utile et l’indispensable » à une époque et dans un contexte donnés. Le développement des sociétés humaines est partiellement, sinon largement, dépendant de l’environnement et des variations que celui-ci subit. C’est l’histoire de cette dépendance qui nous intéresse au travers des relations homme - milieu, des oscillations climatiques et des changements dans l’occupation du sol, des solutions élaborées par l’homme pour s’adapter à des contraintes changeantes ou pour en atténuer les inconvénients, de son aptitude à coloniser l’espace et à s’y intégrer.

La recherche porte sur plusieurs domaines complémentaires, associant des spécialistes de diverses disciplines :

  •  l’analyse du milieu écogéographique, sous la responsabilité de B. Geyer et de J. Besançon (†), géographes ;
  • la prospection archéologique, sous la responsabilité de N. Awad, Y. Calvet, P.-L. Gatier et M.-O. Rousset, archéologues, avec la participation d’É. Coqueugniot et S. Muhesen ;
  • l’étude ethnoarchéologique des sites, actuels et passés, sous la responsabilité de O. Aurenche, archéologue ;
  • le relevé architectural des sites, sous la responsabilité de C. Duvette et de J.-C. Moncel, architectes, avec la participation de B. Chalich et d’H. Renel ;
  • la restitution des paléoenvironnements, sous la responsabilité de J. Argant, palynologue ;
  • l’analyse des espaces steppiques au XIXe et au début du XXe siècle, sous la responsabilité de R. Jaubert, agronome, et de M. al-Dbiyat, géographe ;
  • la télédétection et l’analyse spatiale, sous la responsabilité de F. Debaine, géographe.

Arboriculture sur trous d’arbres antiques creusés dans la dalle calcaire

Le choix de la région

La Badiya syrienne, domaine de marges arides qui nous intéresse ici, correspond à la frange orientale du Croissant fertile, au contact, historiquement fluctuant, entre le domaine occupé par les cultivateurs sédentaires et celui des pasteurs nomades du « désert » syrien. Les modes d’utilisation du sol s’y révèlent conditionnés par des facteurs écologiques contraignants, parmi lesquels le niveau et la variabilité de la pluviosité, le degré de fertilité des sols, les ressources en eau de sub-surface sont déterminants. Ces facteurs sont très diversifiés dans un espace où s’opère la transition entre la zone bioclimatique méditerranéenne et la steppe hyperaride. La part de l’analyse géographique se révèle être importante tant les conditions de l’environnement sont décisives au regard des possibilités d’occupation et de mise en valeur, de nos jours ou dans le passé. La limite des cultures sèches que l'on fait coïncider habituellement avec l’isohyète des 200 mm ou des 250 mm de précipitations moyennes annuelles se révèle ici très théorique, puisque même en dessous de 200 mm la culture sèche reste possible dans des contextes spécifiques tels que les fonds d'oueds, les faydas, etc. Il semble que ces potentiels particuliers aient été largement exploités au cours des temps. En conséquence, cultures et terres de parcours y ont toujours plus ou moins cohabité : c’est là un des constats essentiels à la compréhension des modes d’utilisation du sol.

Carte de localisation

La région étudiée se situe entre les latitudes de 35° et 36° N, et les longitudes de 37° et 38° E. Elle couvre une superficie de plus de 10.000 km2, dont plus de 7000 km2 prospectés de manière intensive. La majeure partie de ce territoire s'inscrit dans les limites de la carte au 1:200000 de Salamya.

Résultats des recherches

Une occupation du sol fluctuante L’espace occupé par les sédentaires a connu, dans cette région, des variations importantes au cours des temps. La densité des sites et leur localisation ont largement évolué. Sur la base des quelque 1000 sites qui ont été observés et cartographiés, on peut évoquer les déplacements qu’a subi le front pionnier oriental. Les premiers sites à avoir été occupés par des sédentaires sont attestés au PPNB, c’est-à-dire durant la phase la plus favorable de l’Optimum climatique holocène. Ces sites, peu nombreux (les sites non sédentaires sont plus fréquents), sont situés dans des zones où l’accès à l’eau est aisé. Ayant profité de conditions climatiques favorables, leur présence se conçoit aisément dans des secteurs qui offrent des possibilités de mise en valeur autorisant aussi bien la céréaliculture que l’élevage. On comprend moins bien l’absence de sites datables des époques chalcolithiques (Halaf, Obeid). Un recul de l’occupation serait a priori peu compréhensible puisque se développe alors une civilisation fondée sur les petites communautés villageoises et que les conditions édaphiques, à la fin et au sortir de l’Optimum climatique holocène, devaient être favorables. Par contre, on peut peut-être évoquer une péjoration climatique pour expliquer le vide de l’époque d’Uruk.

Répartition des sites archéologiques du Bronze moyen II et zones d'attractivité

À l’âge du Bronze correspond une occupation très fluctuante. Si le début du Bronze ancien est très peu représenté, c’est au Bronze ancien IV, alors qu’Ebla est florissante, que la région connaît un développement important de la mise en valeur et du peuplement. Les sites, nombreux, souvent importants, fréquemment pourvus d’une enceinte (al-Rawda par exemple), occupent l'essentiel de l’espace qualifié d'attractif, allant même bien au-delà de la limite de la réoccupation moderne. Dès cette époque, c’est bien le potentiel de mise en valeur agricole inhérent à chaque zone qui semble s’être révélé déterminant dans les choix d’implantation. Le fait que les micromilieux favorables d’une part à la culture sèche, d’autre part à l’élevage, soient très imbriqués les uns dans les autres ne fait que conforter les hypothèses soulignant l’importance déterminante de l’agro-pastoralisme dans l’économie régionale dès cette haute époque. La situation au Bronze moyen est sensiblement différente. Le nombre de sites diminue, mais ce fait est surtout avéré vers l’est où les zones les moins attractives sont quasiment abandonnées. Dans la moitié ouest de la région prospectée, l’espace occupé se réduit également, mais le peuplement se concentre sur les zones les plus attractives, où la densité d'occupation augmente. Que ce soit au Bronze ancien IV ou au Bronze moyen II, l’agriculture régionale joue un rôle économique important : l’occupation des vastes glacis du Gabal al-Bal‘as dans le premier cas, le repli sur les terres les plus fertiles dans le second cas, vont bien dans ce sens. Ce rôle économique a eu pour conséquence la nécessité de protéger les installations par des ouvrages limitatifs ou défensifs. Il s’agit, d’une part, d’un très long mur (ou TLM) qui remonterait au Bronze ancien IV et, d’autre part, d’établissements fortifiés, tel Qalaat Rahiyya, qui ont en commun d’avoir été occupés au Bronze moyen et de former ce qui ressemble fort à un « limes » avant l’heure. Le Bronze récent, enfin, ne connaît, comme ailleurs dans les steppes arides, qu’une occupation restreinte. Les sites de l’âge du Fer se localisent surtout dans l’ouest, où ils sont liés aux zones où l’attractivité est forte. La dépendance entre installations et potentiel de mise en valeur semble évidente. Par nécessité ou par facilité, les hommes font des choix d’implantation sur des terres riches et où l’accès à l’eau ne pose guère de problèmes.

Qanat dans la steppe

L’époque hellénistique est marquée par une forte expansion de l’occupation vers l’est, sans pour autant empiéter sur les zones et les secteurs à attractivité faible. Une première analyse de la typologie des sites semble indiquer un lien fort entre des zones et des secteurs pleinement attractifs et des installations permanentes, d’une part,et, d’autre part, des zones et secteurs faiblement ou moyennement attractifs et des installations temporaires, ces dernières semblant nombreuses alors dans la région. L’expansion vers l’est se poursuit à l’époque romaine et le nombre de sites augmente. À l’exception des zones et des secteurs fortement répulsifs, toute la région est occupée. Il s’agit bien d'un second « monde plein », même si les régions orientales sont bien moins densément occupées que les riches contrées occidentales et que les sites semblant relever d’un mode d’occupation temporaire y sont fréquents. Mais c’est à l’époque byzantine que le peuplement est incontestablement le plus dense. L’occupation du sol est organisée en fonction des potentiels particuliers à différents secteurs. Cette période marque l’apogée des apports techniques hydrauliques à la mise en valeur agricole : puits, citernes pluviales, qanats se multiplient. La mise en valeur ne touche pas seulement les plaines, elle concerne également les zones montagneuses ou les pentes des plateaux basaltiques où prolifèrent les espaces aménagés en terrasses ou épierrés. Dès l’époque omayyade, le peuplement de la région se réduit un peu pour se concentrer sur les terres mises en valeur grâce aux systèmes hydroagricoles de l’époque byzantine et à quelques nouveaux aménagements. Cette exploitation agricole se poursuit jusqu’au Xe siècle.

Après un hiatus de plus d’un siècle, la région se repeuple à l’époque ayyoubide. La distinction est assez nette entre les sites de sédentaires, installés dans les anciens villages byzantins de la région ouest et les sites de nomades, essentiellement localisés sur les grands glacis des Palmyrénides, dans le quart sud-est de la région.

Enfin, c'est le passage à l'époque mamelouke qui voit l'abandon total de la région par les sédentaires, suite aux invasions mongoles, jusqu'à sa réoccupation récente, à partir du milieu du XXIe siècle.

Une mise en valeur complexe

L’étroite imbrication entre culture et élevage s’impose comme une évidence. Cette étroite dépendance, dans les marges arides, entre cultivateurs et éleveurs, qui relève, de nos jours, d’une nécessité économique, mais aussi de l’adaptabilité des populations aux vicissitudes inhérentes à l’instabilité des contraintes environnementales, semble avoir été déjà une réalité dans le passé, certainement dès la fin du Bronze ancien. Si les conflits ont, certes, été nombreux entre sédentaires et nomades, il n’en reste pas moins que leur existence même, sur le long terme, a toujours été liée à l’association d’économies fondamentalement complémentaires, dans des régions où l’étroite imbrication des milieux impose, comme ici, peu ou prou la coexistence, au moins saisonnière. Cette région nous révèle l’existence, dès l’âge du Bronze, d’une organisation économique dans laquelle le troupeau a eu une importance plus grande que nous ne le supposions. Pour autant, il est difficile de faire la part exacte du pastoralisme dans cette organisation. Les fouilles entreprises à al-Rawda par une équipe franco-syrienne apportent des éléments de réponse. Mais la question est posée de savoir si la production d’orge, prépondérante dans les cultures annuelles, n’était pas déjà, au moins partiellement, vouée à la production carnée.

Mais c’est l’époque byzantine qui nous offre, pour l’instant, l’image la plus étonnante. Grâce à l’état de conservation des vestiges, qui nous donne la possibilité de réaliser des relevés des plans au sol, à la faible réoccupation des sites, à la multiplicité et la répétitivité de leurs formes et de leurs fonctions, c’est toute l’organisation économique et sociale d’une vaste région de l’empire qui est petit à petit révélée. Hiérarchie des agglomérations, spécialisation des fonctions, occupations pionnières, réseaux hydrauliques, autant d’éléments qui permettent de mieux comprendre la politique d’expansion des Byzantins dans une région difficile mais aux potentiels non négligeables. Car il s’agit bien d’une sorte de « ruée vers l’est » qui s’est effectuée en peu de temps et qui a concerné tout l’espace disponible. Là aussi, la part des produits de l’élevage ne doit pas être sous-estimée, même si l’importance et la complexité des aménagements hydro-agricoles plaident, au moins pour les faydas centrales, pour une céréaliculture, et sans doute une arboriculture, florissantes.

Culture sèche sur glacis

Les responsables du programme

  • Bernard Geyer, Directeur de Recherches au CNRS, UMR 5133 - Archéorient, Maison de l’Orient et de la Méditerranée (FR 538, C.N.R.S. / Université Lumière - Lyon 2).
  • Nazir Awad, Directeur du Patrimoine, Direction des Antiquités et des Musées de Syrie, Musée de Damas.
  • Ronald Jaubert, Enseignant-chercheur à l’IHEID et à l’université de Lausanne, a en charge l’étude contemporaine de la région. Institut de hautes études internationales et du développement, Genève.

Les partenaires français

  •  L’ UMR 5133 – Archéorient, de la Maison de l’Orient et de la Méditerranée - Jean Pouilloux (MOM).
  •  L’UMR 5189 – Hisoma de la MOM, pour une part des recherches archéologiques et épigraphiques (P.-L. Gatier) et l'analyse des monnaies (O. Callot).
  •  L’UMR 8167 – Orient et Méditerranée, pour une partie des recherches archéologiques (M.-O. Rousset), pour les relevés des sites archéologiques (C. Duvette) et le dessin (H. Renel).
  •  L’UMR 5138 – Archéométrie et archéologie de la MOM, pour les radiodatations (C. Oberlin).
  •  L’UMR 5195 – Gremmo de la MOM, pour une part de l’étude des espaces steppiques contemporains (F. Métral).
  •  L’UMR 6554 – Littoral, environnement, télédétection et géomatique, pour l’analyse des images satellitaires et du couvert végétal (F. Debaine).
  •  L’IFPO – Damas pour les études portant sur la steppe aux XIXe et XXe siècles (M. al-Dbiyat).

Les partenaires internationaux

  •  La Direction Générale des Antiquités et des Musées de Syrie : N. Awad (archéologue) et Bissan Chalich (architecte).
  •  L’Institut d’archéologie de l’Université de Damas : Sultan Muhesen (préhistorien).
  •  L’Institut de hautes études internationales et du développement (IHEID, Genève, anciennement IUED) : R. Jaubert (agronome).
  •  L’Université libanaise (Beyrouth) : M. Traboulsi (climatologue).

Un accord-cadre de coopération a été conclu, dans le cadre de ce programme, entre la MOM, l’Institut Universitaire d’Études du Développement (IUED) et le Centre International de Recherche Agronomique dans les Régions Sèches (ICARDA - Alep), pour “renforcer les échanges (...) dans le domaine de la recherche et de la formation ayant trait à la gestion des ressources agricoles et pastorales et à l’histoire des systèmes de production agricoles et pastoraux des régions sèches du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord”. Un second accord-cadre avec le Ministère syrien de l’Agriculture a porté sur l’étude des systèmes d’irrigation et de l’arboriculture.

Les financements

  •  Le ministère des Affaires étrangères et européennes.
  •  La Direction du Développement et de la Coopération (DDC), Département Fédéral des Affaires Étrangères Suisses (Berne).
  •  Le CNRS : par l’intermédiaire des budgets des équipes (Archéorient, Hisoma), de programmes spécifiques (“Télédétection - SHS”, “Évolution des Hominidés, Paléoenvironnements”) et de l’appel d’offre franco-syrien.
  •  Le Réseau universitaire international de Genève (RUIG).

Bibliographie

  • Pour une bibliographie complète de cette opération, voir Gatier, Geyer et Rousset 2010, p. 11-15.

Ouvrages parus et sous presse

  • Jaubert R., Debaine F., Besançon J., Dbiyat M., Geyer B., Gintzburger G., Traboulsi M., 1999
    « Land use and vegetation cover in the semi-arid and arid areas of Aleppo and Hama provinces (Syria)», Monde arabe contemporain, Cahiers de recherche, hors série. [En ligne] http://www.gremmo.mom.fr/cahie_gremmo/cahier_arid_syria.html
  • Geyer B. (éd.), 2001
    « Conquête de la steppe et appropriation des terres sur les marges arides du Croissant fertile», TMO 36, Série « Conquête de la steppe » n° 1, Lyon, 218 p.
  • Chatty D., Jaubert R. (eds), 2002
    « Alternative Perceptions of Authority and Control: The Desert and the Ma'moura of Syria», The Arab World Geographer 5/2, Special Issue, p. 71-140.
  • Jaubert R., Geyer B. (éds), 2006
    « Les marges arides du Croissant fertile. Peuplements, exploitation et contrôle des ressources en Syrie du Nord», TMO 43, Série « Conquête de la steppe » n° 2, Maison de l’Orient, Lyon, 205 p.
  • Gatier P.-L., Geyer B., Rousset M.-O. (éds), sous presse (2010)
    Les Marges arides du Croissant fertile. Milieu naturel et prospection, TMO, Série « Conquête de la steppe » n° 3, Maison de l’Orient, Lyon.

Références électroniques